La présence canadienne contestée

Depuis 2006, la stabilité en Afghanistan est menacée par l’insurrection talibane. Le fief gardé de l’armée canadienne, Kandahar, n’y échappe pas. Devant ces pauvres résultats, plusieurs se demandent si leur présence en sol afghan est souhaitable.
  • Gie Goris ISAF en garde Gie Goris
 De plus en plus de spécialistes s’entendent pour dire que la guerre contre les talibans ne peut être gagnée. Même le premier ministre canadien Stephen Harper, en entrevue à CNN en mars 2009, déclarait que le Canada n’allait pas gagner la guerre en restant sur place et que le pays ne pourrait jamais vaincre les forces insurgées. Mais pourtant, il refuse toujours le rapatriement de ses troupes et parle maintenant d’une continuité de la présence canadienne au-delà de 2011, sous forme de missions de formation et de reconstruction du pays.
Les dénouements des dernières années laissent planer le doute sur l’utilité d’une présence occidentale en Afghanistan. Bien qu’au départ, les résultats semblaient prometteurs, notamment avec l’amélioration de la sécurité autour de Kaboul et la tenue d’élections démocratiques libres en 2004, la situation s’est détériorée en 2006, avec une augmentation des attentats-suicides et des attaques.
Cette période coïncide avec l’adoption du Pacte pour l’Afghanistan, qui a causé l’arrivée du Canada à Kandahar. La Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) décidait alors du pays de la coalition qui allait remplacer les Etats-Unis, et le Canada cherchait à renforcir sa présence sur la scène internationale. Le Pacte, dont les objectifs touchaient simultanément la gouvernance, le développement et le volet sécuritaire afin de renforcer l’État afghan, a apporté une nouveauté à la mission canadienne en propulsant les militaires dans le champ de bataille; ceux-ci devaient toujours participer à la sécurité du pays aux côtés des Forces afghanes, mais devaient également combattre les talibans.
Depuis, face aux attaques terroristes et aux mines antipersonnelles, les pertes canadiennes se sont multipliées. Depuis le début de la mission, en 2002, 108 militaires canadiens, un diplomate et deux travailleuses humanitaires ont perdu la vie. En fait, le Canada déplorerait le taux de pertes le plus élevé de l’Alliance en Afghanistan.
Selon le New York Times, les talibans auraient maintenant repris plus de la moitié du territoire libéré par l’OTAN en 2006, au sud-ouest de Kandahar. Le Canada a d’ailleurs décidé, dernièrement, de repositionner ses troupes en démantelant un fortin situé à Mushan et de se concentrer sur la ville de Kandahar. Si certains y voient un geste de repli, l’armée affirme qu’il ne s’agit que d’une centralisation des efforts pour augmenter le niveau de sécurité de la ville. Mais de la bouche même du major Briand de l’armée canadienne, malgré la présence permanente de l’armée dans ce secteur, la zone n’a jamais été contrôlée, puisqu’elle est truffée de villages favorables aux talibans, et l’avant-poste avait une influence limitée.
La mission canadienne aurait dû se terminer en février 2007. Mais comme les combats s’intensifiaient sur le terrain à ce moment, et que des poches de résistance commençaient à apparaître, le gouvernement canadien fit passer une motion prolongeant la mission de Kandahar jusqu’en 2009.  La prolongation de la mission revint de nouveau sur la sellette en 2008, lors de la remise du Rapport du Groupe d’experts indépendant sur le rôle futur du Canada en Afghanistan, qui recommandait la poursuite de la mission canadienne à condition que l’OTAN déploit 1000 troupes supplémentaires sur le terrain, de même que des hélicoptères et des drones. Les militaires canadiens devraient donc rester en place, au moins jusqu’en 2011.
L’arrivée prochaine de 17 000 soldats américains, en sol afghan, ne devrait pas améliorer la situation; en riposte à cet envoi massif, les talibans promettent une campagne de terreur, d’assassinat et d’attaques terroristes. La situation est d’autant plus tendue que le président pakistanais Asif Ali Zardari a accepté l’imposition de la charia dans la vallée de Swat, située au nord-ouest du pays, alors que le Pakistan possède l’arme nucléaire. Washington considère que cette progression des talibans en sol pakistanais démontre une abdiquation du président Zardari face au terrorisme et craint que la sécurité du monde ne soit menacée, même si le Pakistan assure que son armement nucléaire est bien sécurisé.
La guerre est donc loin d’être terminée. Le premier ministre Harper affirme même que si l’Occident s’entête à gouverner les Afghans et à être responsable de la sécurité nationale, pour voir la situation s’améliorer, il continuera à faire erreur. Il a d’ailleurs mentionné : « Notre travail a-t-il porté fruit? Nous avons fait des gains… mais ils ne sont pas irréversibles, donc ils sont modestes (…) Ce dont les Afghans ont  besoin, c’est d’avoir un gouvernement capable de gouverner le pays et capable de combattre lui-même les forces insurgées. Et nous, l’Occident, le mieux que nous pouvons leur offrir, c’est de les former ».

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